in da club

je t' aperçois, te devine parmi la foule.
ces bras déchaînés me coupent de toi.
ton visage m' apparaît par soubresauts.
éclairé, il disparaît par fractions puis revient.
tous ces bourdonnements dans ma tête
où la musique se donne toujours plus fort aux danseurs déchaînés.
je crois à une hallucination.

ma vue se teinte de violet puis de bleu et d' un jaune qui m' éblouit.
réaliser que je pourrais t' atteindre rend mon corps plus lourd pourtant.
on dirait que la musique s' est infiltrée au plus profond de mes veines, comme le résonnement étouffé du battement de mon coeur.

tu es mon obsession, au centre de mes pensées, alors que mon cerveau vrille.
tu es la drogue plus puissante encore que celle que j' ai pu prendre.

après ce néant bleu, le cou en arrière, les mi-clos, je te cherche.
je parviens à de mondres pas, tirant sur mes muscles un à un.
tu m' échappes pourtant dès que j' avance.

la sueur perle le long de mes tempes
mon maquillage coule et bientôt,
du noir encercle mes yeux.
tu ne m' as toujours pas vu.
tu es bien là pourtant, enfin je le crois.
toujours ce doute d' hallucination.
tu es double mais en face de moi.
puis ton corps semble se fondre dans le chaos de lumières et disparaître.
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à l' heure du déjeuner

nos pas se traînent
vont et viennent
non chalants
vaquant, délicieusement amortis dans l' onctueux chausson.
la porte du frigidaire s' entrouvre puis se claque.

circulation d' un coup accélérée
la cuisine se prépare.
malgré la musique ambiante,
les ingrédients créent leur propre symphonie
l' oignon crisse sous la lame du couteau
bientôt noyé dans le crépitement de l' eau.
viennent s' ajouter légumes variés
offrant l' exotisme à cette musicalité.
la chair tendre de la viande se laisse habilement atteindre par l' ustensile ne laissant aucune résistance.

tout cet amas de couleurs
rose, vert, blanc
mélange sa palette aux épices.
c' est alors que la musique s' étouffe,
dégageant une épaisse buée odorante,
puis s' arrête.

le repas est fin prêt.